Gabriel Picart Art
To my daughter
Oh my child, you see, I submit myself.
Be good and sweet, and raise up a pious forehead.
Nothing is happy and nothing is triumphant.
Yes, of their fate all men are weary.
That very little is that which, for its part,
Gaiety is lacking for the great but loveless king;
See these thinkers that we idolize,
After having, like a torch,
The sky, which knows our ills and our sadness,
God lights the way, for each as we walk,
This holy law, it must be followed,
The original French Version
A ma fille
Sois bonne et douce, et lève un front pieux.
Nul n'est heureux et nul n'est triomphant.
Oui, de leur sort tous les hommes sont las.
Ce peu de chose est ce que, pour sa part,
La gaîté manque au grand roi sans amours;
Vois ces penseurs que nous divinisons,
Après avoir, comme fait un flambeau,
Le ciel, qui sait nos maux et nos douleurs,
Dieu nous éclaire, à chacun de nos pas,
Cette loi sainte, il faut s'y conformer.
Victor Hugo
Paris, octobre 1842.
translated by Geoffrey Barto
Do as I: see the far-off world;
Happy? no; triumphant? never;
Resigned!
Like the day in the heavens sets its flame,
You, my child, in the blue of your eyes
Put your soul!
The hour is for all a thing incomplete;
The hour is a shadow, and our lives, child,
Consists in it.
For being happy, for all - morose destiny! -
All has been missing. All, that is to say, alas!
Very little.
In the universe all seek and desire:
A word, a name, a little treasure, a look,
A smile!
A drop of water is lacking for the desert immense.
Man is a well where the void forever
Returns anew.
See these heroes whose spirit dominates us,
Names by which our somber horizons
Are illuminated.
Dazzled all with their countless rays,
They went on to seek in their graves
A little shade.
Takes in pity our vain and ringing days.
Each morning, it bathes in its tears
Our dawn.
Upon that which is, upon that which we are;
A law comes out for these things here-below,
And for man.
And here it is, any soul can attain it:
To hate nothing, my child; to love all,
Or to pity all.
Victor Hugo
Fais comme moi: vis du monde éloignée;
Heureuse? non; triomphante? jamais.
Résignée!
Comme le jour dans les cieux met sa flamme,
Toi, mon enfant, dans l'azur de tes yeux
Mets ton âme!
L'heure est pour tous une chose incomplète;
L'heure est une ombre, et notre vie, enfant,
En est faite.
Pour être heureux, à tous, -- destin morose! --
Tout a manqué. Tout, c'est-à-dire, hélas!
Peu de chose.
Dans l'univers chacun cherche et désire:
Un mot, un nom, un peu d'or, un regard,
Un sourire!
La goutte d'eau manque au désert immense.
L'homme est un puits où le vide toujours
Recommence.
Vois ces héros dont les fronts nous dominent,
Noms dont toujours nos sombres horizons
S'illuminent!
Ébloui tout de leurs rayons sans nombre,
Ils sont allés chercher dans le tombeau
Un peu d'ombre.
Prend en pitié nos jours vains et sonores.
Chaque matin, il baigne de ses pleurs
Nos aurores.
Sur ce qu'il est et sur ce que nous sommes;
Une loi sort des choses d'ici-bas,
Et des hommes!
Et la voici, toute âme y peut atteindre:
Ne rien haïr, mon enfant; tout aimer,
Ou tout plaindre!
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